jérôme
attal / le
phare
Quand nous ne serons plus que
des ombres
Un tracas pour les roses mêmes les plus armées
De piquants, depuis quand à ce point las du nombre,
De la journée qui gronde à ce point séparés
?
Nous gagnerons la lande promise
Antigone de mes nuits
Longeant le flanc de l'église
La tombe d'Heathcliff and Cathy
Redressant la tour de Pise
Pour guider les navires nuit.
Nuit blanche comme chemise
Pavillon flottant sur l'oubli.
Alors j'avancerai
Aveugle en ce monde
Au son de ta voix
Jusqu'au phare rouge
Rouge qui me guide
Vers toi.
Quand nous crèverons d'une
compagne seule à jamais la dernière
Sous la terre jetée dans l'acier d'une pelle et que le vent rapporte
Comme l'orange qu'on pèle quand s'en viennent à la porte
Les nuits de dénuement et de traîne colère.
Il n'y aura que ta nuque blanche
Et le vent pour jouer
dans nos mains qui se cherchent
Comme des oiseaux blessés
Au-dessus des mers
Au faîte des forêts,
Epuisant la terre
Glissant sur les rochers.
Alors j'avancerai
Aveugle en ce monde
Au son de ta voix
Jusqu'au phare
Rouge qui me guide
Vers toi.
©
J.A. point com
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