la jeune fille et la mer |
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elle dit : ça ressemble un peu à de la liberté. on dit : c'est de l'hystérie. elle dit : oui, peut être, aussi. mais ça ressemble à de la liberté. la liberté de dire ce que l'on veut, d'écrire ce que l'on veut, et puis de faire l'amour que l'on veut. je veux bien être hystérique. je veux bien admettre que mon corps me dépasse et que j'ai peur de mourir et que je suis prête à me donner à tout, tout le temps, pour la simple illusion, fugace et magnifique, d'être bien vivante. si ça ressemble à de la liberté. si je ne regrette rien. les hommes des bals je ne les aime pas je le sais, mais j'aime leurs mains et leurs regards sur moi, j'aime le bruit de la mer dans leur bouche et puis aussi quand ils me serrent très fort, au corps à corps, qu'ils ont besoin de moi. c'est peut être encore une fuite en avant, dans un éternel autre corps, un autre dépassement, c'est peut être encore tout et n'importe quoi et ça m'est bien égal en vérité, au moment où je m'en vais me coucher dans leur corps étalé, mon cher, ça ressemble à de la liberté. |