la nuit elle s'en va dans des bals,
c'est pour chercher un homme. elle aime cette situation d'urgence : la
nuit, la musique folle et puis sa belle robe blanche.
son corps attire les mains, les
regards. il parle aux autres corps il leur dit : vois donc ma liberté.
elle est totale parce que déjà je devine le goût du
sang, du sexe et de la mort.
la nuit elle s'en va sur les plages
et puis elle se jette dans des bals, la musique rococo des étés
qui déteignent, les types en bras de chemise les parquets les lanternes,
le sable qui entre partout et le bruit de la mer, dans le calme blanc
des plages la nuit elle se jette à bras le corps dans l'éphémère.
la nuit elle va dans des bals,
des bals ronflants sous la grande lune. la nuit elle tombe amoureuse
d'un
col, d'une main ou d'un mot murmuré dans la profondeur de la mer,
elle tombe amoureuse croit-elle d'un rien et si facilement, d'un rien
et tout de
suite c'est la folie, l'emportement, le désir plein de se donner,
de
faire chanter la mer de sa grande voix enrouée.
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